Parce que j’ai un des plus beau métier du monde…

Parce que j’ai un des plus beau métier du monde…

Celui de tenir la main à l’avenir pour l’aider à grandir.

Il y a de ça quelques jours, fort de ses questions existentielles, un petit garçon de 8 ans, me regarde très sérieusement.

- Dis, est-ce qu’un jour il n’y aura plus d’homme sur terre ? Avant il y en avait pas… est-ce que ça peut recommencer ?

Essayant de me dépatouiller sur la notion d’un futur imprévisible que personne ne connaît, et qui ne satisfait pas le jeune homme, il enchaîne, oui parce que sinon c’est trop facile, sur pourquoi nous devons mourir, pourquoi nous ne sommes pas immortels. Parce que selon lui, ça serait bien.

Mourir… fatalité qui nous attends tous. Qui nous fait peur quasiment à tous. Et devoir rassurer un bonhomme de même pas 10 ans sur le phénomène, sans lui mentir. Facile !

Je remercie à ce propos tout ceux qui, un jour où l’autre, ont du participer à ce débat sur le cycle de la vie, notamment avec ma druidesse. Mine de rien, en avoir débattu dans tous les sens m’aura certainement aidé à avoir l’air assurée de ce que je disais. Parce que non, comme la plupart des gens, je ne veux ni vieillir ni mourir.


Je lui explique donc, que la vie est rendue précieuse parce qu’elle est courte, et que c’est un cercle : il nait, il grandit, il apprends, puis il enseigne à ses enfants, vieillissant, avant de confier le travail de sa vie à ses enfants.


Il me fait remarquer qu’il n’en veut pas… gblblbl, pas compliqué ce gamin.

Mais bon, voilà, le principe est acquis. Tout le monde grandit, vieillit et meure.


Il me demande si personne au monde n’est immortel et si un jour on ne trouvera pas comment l’être. Je lui explique que les recherches médicales et scientifiques essayent de nous faire vivre plus longtemps, mais que non, il n’y a personne d’immortel à ma connaissance. ( à part Highlander, mais bon… évitons les sujet compliqué :p)


Il me regarde longuement, je sens les rouages de sa cervelle tourner à toute vitesse.

- Et le père Noël alors ? Il va mourir un jour ?

J’avoue que là …il m’avait bien collée.


Allais-je apporter la vérité à ce gamin… et l’amener à franchir le pas de la réalité, ou, le garderai-je encore un peu dans le monde doux des rêves ? Je n’aime pas leur mentir… parce qu’un enfant qui compte sur vous pour connaître la vérité ne doit pas être trompé.

La seule réponse que j’ai su lui apporter, c’est que le père noël était le seul être a vivre tant qu’il y avait quelqu’un pour croire en lui. Qu’il était lié aux rêves et aux espoirs, parce qu’il était magique. Et que sa vie dépendait de nous.


Il a semblé satisfait de la réponse.


Et moi je suis juste heureuse de voir que les enfants rêvent toujours et voient le monde avec des yeux innocents mais pourtant combien intelligents.

Sacrés gosses. Ton message m'évoque tout un tas de choses, qui seraient certainement un peu trop confuses pour être exposées de façon exhaustive ici. Je souris juste à l'idée que leur innocence et leur ouverture d'esprit vis à vis du Monde est un thème récurrent dans nombre des histoires qui nous sont si chères, et que ça n'a certainement rien d'un hasard.

Ma mère, enseignante elle aussi, m'a souvent répété que ce Monde de nous appartient pas, nous ne faisons que l'emprunter à nos enfants. Plus que quoi que ce soit d'autre, ce que nous devons leur transmettre, ce ne sont pas nos croyances, ce ne sont pas nos convictions, ce n'est pas notre "vérité", ce n'est pas notre savoir, mais la capacité à croire en quelque chose, à choisir ses propres convictions, le désir de trouver leur propre vérité et la curiosité d'acquérir eux même le savoir dont ils auront besoin. En somme, la seule chose que nous devons nous faire un devoir de leur transmettre, c'est le goût de vivre ! Car pour tout le reste, ils nous écraseront toujours d'une supériorité tranquille et d'une facilité d'adaptation déconcertante qui confinent presque à l'atavisme. Sérieusement, que celui qui n'a jamais pris une raclée à Street Fighter par un gamin haut comme trois pommes me lance la première pierre !

On ne cesse pas de rêver lorsqu'on vieillit. On vieillit lorsqu'on cesse de rêver. Eux le savent inconsciemment, nous, nous l'avons pour la plupart oublié...